nikolski et moi
L'écriture est intelligente et dégage toute l'humilité de l'auteur qui est sans aucun doute à des kilomètres des têtes enflées qui raflent habituellement les prix littéraires. Je ne connais pas personnellement Nicolas Dickner, tout ce que je sais de lui, je l'ai lu. Je le connais uniquement à travers son style et ses mots. J'adore les mots qu'il choisit. Comme s'ils suintaient toute une magie, un univers à eux seuls. À mon grand désespoir (et je suis très sérieuse) il n'a à ce jour écrit qu'un seul roman: Nikolski.
Le récit se déroule au Québec. Dans les Prairies, à Montréal ou sur la Basse Côte-Nord, l'histoire débute pour les trois personnages principaux. Et non, en passant, ils ne deviendront pas trois meilleurs amis qui vivront heureux pour le reste de leurs jours. Parfois, le fil de leur vie frôlera ou croisera celui d'un des deux autres personnages, mais jamais pour durer. C'est par hasard, car les trois finissent par aboutirent à Montréal. Chaque coin de rue est d'ailleurs un peu familier et on retrouve, authentique, Montréal et son esprit, admirablement multiculturel et bordélique.
Le roman, je vous laisse le découvrir. Je ne veux pas en dire plus. Mais en le terminant, j'étais pleine d'espoir. Ce n'est pas que l'histoire soit grandiose; je savais seulement que tout irait bien. Que peu importe ce qui arriverait demain, ou peu importe les catastrophes et les échecs qui nous exploseraient tous aux visages, il y aurait encore du soleil, un peu. J'étais emplie d'une conviction étrange; l'important, comme on nous le fait comprendre depuis toujours, ce n'est pas d'être le meilleur, d'aller très très loin, d'être reconnue ou encore de performer. Tout ce qu'il faut, c'est choisir une direction, on peut se tromper, c'est sûr,mais pas en choisissant ce que l'on aime vraiment. Au fond, on est tous des pirates refoulés.