Un château de sable

Jeunes, le sable sur les plages semblait, sans aucun doute, destiné à la construction d'un barrage, d'une masure, d'un montage dont l'inutilité était partout et nulle part. Les galets et le mince filet de feuillets de roches glissaient dans nos doigts et nous construisions des chateaux, des digues et des mers, dont les proportions étaient celles de nos têtes d'architectes. Les genoux encastrés dans de la boue et de l'eau salée ou non glissant sur nos pieds, nous passions des heures à l'élaboration de ce qui serait détruit par le vent, les oiseaux et la pluie. Installés, patients et concentré, les briques de nos constructions s'empilaient soigneusement et formait un trésor, un chef d'oeuvre. Le ciel tournait des heures sans que nos pensées ne s'éloignâssent de l'objet de nos pensées; ériger. Comme un devoir agréable. Jouer. Et prendre du sable dans ses mains gelées par le froid du soir qui finit toujours pas tomber.

Je me souviens d'un plaisir, d'une insouciance. Et c'est dangereusement nostalgique de penser à cette émotion perdue dans un fil d'évènements. Desfois trop tôt. Souvent trop tôt.

Je ne savais plus pourquoi Noël était moins magique. Je sais maintenant pourquoi. Tout le monde se souvient du plaisir de déballer un cadeau, sans se soucier vraiment du cadeau, en était doucement en pyjama, dans les bras de tout le monde qui nous aime.