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Recyclage éclectique
26 avril 2007

Noeuds d'aorte

Pour les autres, elle sait se taire et comprendre. Hocher, avec attention, se faire lancer de haut en bas dans les trémolos d'une conversation, d'une confidence. Elle a 17 ans; le coeur qui est plein d'angoisses et personne pour les prendre dans ses mains et les observer avec elle. Il n'y a personne pour défaire ses noeuds. Elle a plein de fils qui rentrent n'importe où et qui s'enlacent dans son ventre; aucun de ses amis pour s'asseoir avec elle et les déjouer, les détordre, en rire. Durant l'entrelacement, outre le démêlage, il y a des poires et des tartes qui traînent autour, il faut bien qu'on puisse les prendre par le cou, les emmener se défoncer la rate en fixant ces noeuds qui nous creusent; que nous sommes.

Elle les suit lorsqu'il la plonge dans leur jus d'eux-même. Ils lui enfoncent leur pillule d'égoïsme dans le creux de la gorge, elle ouvre grand et ils la bourrent. Et lorsque, saturée, elle doit décantée, ils sont déjà partis, pour aller se rebousiller. Mais ils reviendront pour qu'avec ses tympans de fée, elle délie les noeuds qu'ils referont sans jamais cesser de s'entortiller. Mais personne ne pense donc à ses tourbillons à elle. Et quand elle ose, la bouche entrouverte, expirer une larme de tripes, les murs attaquent l'écho de sa voix, et les têtes hochent, sans porter attention. Par politesse. Personne n'a besoin d'amis polis.

Il y a des fléaux. Et nous les regardons tous passer sans réagir. Ou si peu.

Et le monde entier me dégoûte quand leur égocentricité dégouline; Ils ont du ketchup plein les doigts, fixent le jus de moutarde qui leur coule sur les ongles et les genoux...On veut s'aimer. On veut aimer. On veut gicler des grands «je t'aime» sur les visages du public si gênant, si pressant. Pourquoi ne pas commencer par tisser des mots que vous prendrez le temps de donner, joliment, bien emballée, et sincère, parce que sinon, c'est pas la peine. En recevoir d'autre, et trouver la force de les glisser patiemment dans sa tête. Parce que ce sont ceux de la bouche que l'on aime. C'est long; et qui prend le temps.

Alors qu'ils veulent tous l'avoir: la fille, le gars. Dans leurs bras. Maintenant.

Mais c'est tellement facile d'aimer; oui d'aimer soi-même, sur la bouche, de l'un de l'autre. Dans le regard de lui ou d'elle. Se mirrer, ah! narcisse, dans l'iris de n'importe qui: tant qu'on est beau à traîner à deux.

Des personnes qui s'emmêlent dans leur noeuds parce que les amis, les proches: leurs amours, ne prennent pas soin d'eux, il y en a à chaque extrémité. À chaque coin. Chaque tournant vous en balance un dans la figure.

Les bras dans chaque coeur, un à un, il faut les désentortiller. Leur fignoler des sourires dans les confidences.

Il faut tellement s'écouter.

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