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Recyclage éclectique
13 mai 2007

J'avance dans l'hiver à force de printemps

J'ai le printemps dans la gorge et l'hiver, de force, dans le ventre. C'est encore sa manière d'écrire. Il m'a eue.(Ducharme) -----C'est un ami qui m'a tenté; merci Kelso------Et en le fermant, j'avais peur de perdre cette force dans les émotions, dans les marches dans les Beatles. Ce flirt littéraire avec la vie; la réalité. La juxtaposition de deux personnes dans rien: qui devient tout.

Il y a deux personnages: André et Nicole. On pourrait les taxer de sophistes, comme ça en le lisant tout haut; frôlant la diagonale, mais en s'attardant, ils découlent d'une critique profonde de ce que la télévision nous livre. Et que la société avale à grande lampée. Comme du lait. Ça coule. Un liquide blanc, qui par nos deux héros, est disséqué et engloutit. Ils débattent dans un anglicisme parfait. Ils tuent les trops, les pas assez, ils zigouillent ce qui les écoeurent et l'Art, si trop connu, si pavané, si louangé par l'argent, est discrédité, avec sublime. Exquis.

Et les deux moulés l'un dans l'autre. Ils ne font rien et résistent à tout, mais s'isolent dans les émissions, les films. Ils s'exhalent devant des insignifiances de personnes et s'épuisent à suivre des impulsions. À s'exclure. Parce qu'ils ne suivent personne, et rien, sinon, une idée folle et grotesque, ou démente et extraordinaire, de ne pas faire ce qu'il faut, de satisfaire des moments, des goûts qui ne puent aucune logique, qui ne dégagent rien de rangé. Aucune induction; rien n'est déduit non plus, tout est créé. De nulle part. Il n'y a pas de raison.

Ça les dégoûte: ces oiseaux de bourgeons de nouvelle saison, Les crétins partout, leur crétine d'amie amoureuse d'un taré. Une autre fille qui est là, pétasse, une pute, une vraie, non, pas comme vous l'entendez. Comme le mot résonne: pute. Une salope, elle veut être high. Elle est tellement low. C'est un énorme down. Elle, qui veut tout et rien, qui change d'idées selon le vol tracé de l'humidité de l'air et devant qui, Nicole et André bavent de plaisir, de la voir et de l'écouter s'épancher de toute cette pétassitude.

L'agitation tonitruante du monde entier entre en pleine collision avec ce vol presque en suspension, cet arrêt sur image de deux vies. Ou presque d'une seule.

C'est opposer et faire jouir ce contraste atroce entre notre silence, celui de nos vies, et la pluie bruyante, et bavarde des mass-médias.

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Commentaires
K
Une mention pour celui qui t'a introduit a l'Hiver de force aurait été FORTEMENT apprécié! Je ne l'oublierai pas, celle-la. Excellent ton texte, en passant.
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